Joseph Deiss a fustigé le règne de l'individualisme

Le règne de l'individualisme, rien que ça.

Le président de la Confédération a rappelé l'importance de préserver la cohésion nationale.

Connaît pas.

La Suisse perdrait son âme sans sa pluralité mais « ces différences pourraient nous diviser au lieu de nous unir », a lancé M. Deiss à l'adresse de ses concitoyens. Il en a appelé à la responsabilité de chacun pour que cette communauté nationale reste bien vivante.

La fameuse Gemeinschaft Schweiz si chère au PDC.

« J'ai l'impression parfois que, dans notre pays, la jalousie et la querelle sont érigées en vertus, au mépris de la solidarité et du concensus », a déploré le président du haut de son promontoire fribourgeois.

La jalousie ? En Suisse ? Y devrait aller faire un tour dans les pays cocos ou post-cocos, lui, pour voir de la vraie jalousie. Et il arrive à caser là-dedans la lamentable théorie du concensus, encore une spécialité du PDC! Pas mal ça, y critique les querelles et vante le concensus, or son discours est très partisan, typique du PDC! Contradictions du relativisme...

Il ne faut pas perdre le sens du bien commun.

Existe pas.

Le président refuse aussi que le lien de l'individu avec la société se réduise à celui du consommateur dans un libre-service. « La Suisse n'est pas simplement un guichet où l'on retire des prestations contre ses contributions fiscales ».

Là il se surpasse. Une société est un ensemble d'individus, par définition. Il ne peut donc pas y avoir, ou ne pas y avoir, de liens entre l'individu et la société, le terme ne s'applique pas. Il y a, ou il n'y a pas, des liens entre les individus. Retirer des prestations contre ses contributions fiscales ? Mais Mr Deiss, pour qu'on ait quelque chose contre autre chose, il faut, par définition, que (1) l'échange soit volontaire et (2) il y ait effectivement un lien de cause à effet entre la contribution et la prestation (je paye le pain, j'ai le pain, je le paye pas, je l'ai pas). Or, visiblement, aucune de ces deux conditions n'est remplie : je n'ai pas des prestations contre des contributions fiscales, puisque je suis forcé de payer lesdites contributions, que je veuille ou non des prestations ; que je profite ou non des prestations, je suis forcé de payer des impôts, et que je paye ou non des impôts, je peux profiter des prestations!

Joseph Deiss a aussi profité de l'occasion pour glisser un message en faveur des deux projets sur la naturalisation facilitée soumis au scrutin populaire en septembre.

Et zou! Qu'est-ce que je disais! Encore un truc partisan. Cohésion nationale, Joseph, cohésion nationale. Par ailleurs, si j'essaye de me plonger un bref instant dans son brouillamini d'idées : comment diable veut-il préserver sa fameuse "cohésion nationale" (en admettant, for the sake of the argument, que ce concept ait un sens) en distribuant des passeports suisses à tout va ?

Le président de la Confédération a donné à son discours un élan international en invitant les Suisses à regarder au-delà des frontières. Pour assurer la place de la Suisse dans l'Europe de demain il faut surtout continuer à cultiver la capacité à innover.

Tutut, Joseph, là c'est plus du PDC, "la capacité à innover" est © Christiane Brunner.