Sous quel éclairage est-il moins grave de tabasser des étrangers ? Les recommandations de la jurisprudence suisse
C'est avec une certaine ironie que je me demandais, à propos de l'affaire de la Tribune qui délirait (L'inquiétante Tribune, Inquiétante Tribune, inquiétante police ) :
Et donc, quelle était la justification de cette fouille ? Pour savoir la gravité de l'acte ? Sans doute pour corriger le fait que les agresseurs n'aient pas laissé le temps à leur victime de leur demander « Euh, attendez les mecs, juste une question avant que vous me frappiez, vous avez des portraits de Hitler chez vous ? C'est juste pour savoir si je dois avoir mal ou très mal ».
Apparemment pourtant, on en est bel et bien là :
Le TF note également que les inscriptions cousues sur les habits ne mesuraient que quelques centimètres. De nuit, des passants n´auraient pas pu déceler le caractère raciste de l´agression, estiment les juges fédéraux.
La gravité d'un acte de violence et la peine qui doit être prononcé contre l'agresseur dépend donc de l'éclairage. Évidemment, ce n'est pas parce que l'arrêt tombe dans le bon sens qu'il faut s'en réjouir, tant les considérants laissent pantois. D'ailleurs, cette brave Licra n'a pas manqué de s'en réjouir :
Pour la première fois, "le Tribunal fédéral dit clairement que l´apparence néonazie peut être considérée comme un délit à partir du moment où elle est perceptible par le grand public", s´est réjoui Philippe Nordmann. Selon lui, les juges lausannois ont aussi tenu compte du fait que la principale victime était un Blanc.
Si celle-ci avait été de couleur, le jugement aurait été différent, le grand public ne pouvant faire autrement que de percevoir l´agression comme raciste, a analysé M. Nordmann.
Oui oui, vous lisez bien, tenir compte de la couleur de peau de la victime dans un jugement pénal, on appelle ça l'anti-racisme.
Par Turion, sous Suisse, Désordre, Absurdisme, le 2007-11-07