Le libéralisme et l'agriculture
J'ai donc été d'autant plus étonné d'apprendre, via Liberté, cette info incroyable, hallucinante, contraire à toute bonne logique socialiste, concernant l'agriculture néo-zélandaise laquelle, horreur du libéralisme, fonctionnerait sans subventions. Mon incrédulité me pousse à vérifier. Après tout, qui sait, ça vient d'un vilain blog ultra-libéral, qui certainement est payé par l'OMC pour inventer ce genre de mensonges visant à tous nous faire mourir de faim, donc on n'est jamais trop prudent, avec ces gens là.
Tout d'abord, le
texte que Vincent Bénard cite:
"Prés de 40% des revenus
agricoles provenaient de ces subventions au début des années
80. En 1984, le gouvernement (travailliste) a annoncé la fin des
politiques d’assistanat. Du jour au lendemain les subventions ont été
supprimées et les aides publiques représentent aujourd’hui
moins de 1% des revenus de agriculteurs de ce pays. "
Diantre ! Autant dire que l'économie agricole s'est écroulée. Les paysans se sont tous retrouvés à la rue, sans emploi, à mourir de faim. La concurrence étrangère a été terrible: après tout, un paysan suisse, par exemple, subventionné à 70%, devrait logiquement pouvoir vendre 70% moins cher, et donc, selon toute logique, le paysan suisse devrait vendre et le paysan néo-zélandais faire faillite. Sisi, vérifiez, les données parlent d'elle-mêmes:
source: Office
Fédéral de la Statistique
Eh bien non !
"Ce pays de 4 millions d’habitants assure 75% du commerce mondial de viande d’agneau et 31% des ventes internationales de produits laitiers." (libres.org)
IMPOSSIBLE ! Et d'ailleurs, les paysans néo-zélandais doivent encore être en train de se révolter.
"La plupart des agriculteurs
affirment que l'absence de subventions les a rendus plus efficaces, plus
axés sur le marché et plus heureux. "
(Farm
Centre)
" «La vie après
les subventions est meilleure que la vie lorsque l'agriculture dépendait
des subventions de l'État », a fait remarquer le principal
groupe agricole du pays, Federated Farmers of New Zealand, dans le cadre
d'une étude récente intitulée Life After Subsidies"
(Farm
Centre)
Bon ok, je veux bien. Admettons que les paysans ont tout de même réussi à survivre. Mais ce qui est sûr, c'est qu'ils ont du survivre en détruisant tout, sur le court-terme, grâce à l'irrespect total de l'environment. Fini le développement durable. Fini l'écologie. Fini le long terme. Ben oui, c'est bien toutes ces bonnes valeurs de gauche qui sont menacées par le libre-marché-libre-échange non ?
"Bien que l'étude concède
que la perte des subventions a été très difficile
pour bien des agriculteurs à court terme, elle mentionne de nombreux
avantages à long terme, soit une productivité fortement
accrue, de bons profits à la ferme, un secteur agroalimentaire «
plus professionnel et innovateur », une part accrue du PIB pour le
secteur agricole et des fermes plus écologiques."
(Farm
Centre)
Mais, José Bové m'aurait-il menti ?
Non, je suis sûr que les braves paysans néo-zélandais ont combattu ce libéralisme sauvage, et exigé au moins que leur gouvernement l'encadre, le limite !
"Et encore les paysans se plaignent-ils
de la trop grande timidité du gouvernement qui a mis trop de temps
à diminuer les barrières douanières, ce qui fait que
les agriculteurs ont acheté trop cher les produits et matériels
dont ils avaient besoin."
(libres.org)
Mouais mouais mouais. Mais bon, l'agriculture a certainement tout de même diminué en importance, une part importante des fermes ont certainement fait faillite, et l'agriculture néo-zélandaise est désormais en voie de disparititon.
"l'économie agricole a
enregistré un taux de croissance de 4% au cours de la dernière
décennie, comparativement à seulement 1% pour le reste de
l'économie néo-zélandaise. "
(La
Voie Agricole)
Décidément, dur dur la vie pour les gauchistes. On dirait presque que la réalité est contre eux. Elle aussi elle a dû se faire payer par l'OMC. Mais au cas où même ce petit contact avec la réalité ne suffirait pas à guérir les protectionnistes-socialistes, je recommande le bon vieux traitement de choc Bastiat.