Le nucléaire est-il rentable ?
Le Japon encore touché par un accident dans une centrale nucléaire
Quatre personnes sont mortes lundi à la suite d'une fuite de vapeur dans une centrale de l'ouest du Japon ? Les autorités locales assurent qu'il n'y a pas eu d'émanations radioactives. (Libé)
C'est pas le premier, et c'est pas le plus grave. Qui paye ?
Dès cet automne, 1,2 million de Suisses résidant à moins de 20 km d'une centrale nucléaire recevront des comprimés d'iode. Les habitants des villes de Berne, Bienne ou Fribourg sont concernés. Auparavant, le périmètre de distribution n'était que de 5 km. (TSR)
Qui va payer ? Si certains prétendent que le nucléaire est moins cher que les autres énergies, peut-être devraient-ils tenir compte des externalités :
- le payement de la distribution des capsules d'iode
- l'ensemble des frais de dépollution en cas d'accident, ou l'ensemble des coûts et manques à gagner engendrés par la radiocativité d'une région
- les frais de stockage des déchets nucléaires
- l'ensemble des frais de sécurité, y compris la protection contre les attentats
- en mettant de côté la question de savoir si les centrales devraient ou non obtenir l'accord de toutes les personnes pouvant potentiellement être menacées par un accident, la moindre des choses serait de leur payer une assurance-vie, et/ou de dédommager largement les survivants ou les familles des victimes en cas d'accident.
Le nucléaire britannique est subclaquant. British Energy, entreprise privatisée qui assure un quart des besoins en électricité du royaume, aurait déjà fait faillite sans l'aide in extremis de l'Etat. BNFL, sa rivale publique, ne se porte guère mieux avec ses six centrales vieillissantes et son usine de retrai tement très controversée de Sellafield. L'argent pour renouveler le parc ou recycler les déchets fait défaut. Au pays du thatchérisme et de la Troisième Voie, l'ennemi principal de l'atome civil n'est plus l'écologie, peu active sur le terrain politique, mais le marché. Malgré eux, les ultralibéraux pourraient bien réussir là où les Verts ont échoué. En quatre ans, une série de privatisations a bouleversé le secteur de l'énergie et entraîné une chute de 40 % du prix de gros de l'électricité. (Libération 28-29/12/2002)