Elections au Conseil Fédéral suisse du 10 décembre 2003
NOUVEAU CONSEIL FEDERAL
BLOCHER AU CF ?
UNE FEMINISTE SUR 7 CONSEILLERS FEDERAUX, C'EST DEJA TROP!
13.12.2003, 21.12.2003
Après les élections au
Conseil Fédéral suisse , j'ai pu voir fleurir certains
raisonnements collectivistes.
Ainsi, ce fut un jour noir pour "les femmes", ainsi, "les étudiants" étaient déçus, les "jeunes" étaient malheureux... Le tout souligné par des images de femmes (socialo-féministes, principalement), pas contentes du tout (il n'y a plus qu'une seule femme sur les 7 conseillers fédéraux, la catastrophique socialiste Micheline Calmy Rey, laquelle, après avoir géré les finances genevoises, pas au mieux vous vous en doutez, s'employe, en tant que ministre des affaires étrangères, à démolir la longue tradition de neutralité suisse), et de collégiens qui disaient sagement que UDC pas bien, Blocher "diktat", comme on leur a appris. (La situation semble meilleure à l'univesité, mais à la high school pratiquement tous les profs ont l'esprit "service public", défendant leurs intérêts de fonctionnaires, trouvent Attac au mieux sympathique au pire sont membres et sont fondamentalement profondément marxistes. Comme si cela ne suffisait pas, la nature de leur métier fait qu'ils ne sont pas touchés par le chômage, emploi garanti, et leurs hauts salaires les rangent bien souvent dans la upper-middle-class, ce qui fait que bien souvent ils sont plus maison-voiture que banlieue-train, ce qui les éloigne encore plus des endroits sensibles, comme par exemple la gare, s'ajoute à cela un pseudo-intellectualisme qui les pousse à rejeter les "solutions simplistes" et le "populisme", parce que eux, hein, ils savent. Bref, toutes les conditions socio-économiques sont réunies pour que l'influence des profs sur les jeunes soit catastrophique (d'où l'importance stratégique de l'abolition des écoles publiques), et c'est effectivement bien souvent le cas, surtout lorsqu'il s'agit pour les jeunes de s'exprimer face à une camére, devant le prof et les autres élèves.)
Seulement voilà, malgré cela, il y a quand même 1 jeune sur 3 qui a voté UDC, alors que la moyenne nationale est de ~27%! Pourquoi les jeunes votent-ils plus UDC que la moyenne de la population ? Peut-être parce que justement les jeunes, en général, sont plus en contact avec le monde réel que les profs. Les jeunes prennent le train, sortent en boîte, vont à des concerts etc, ce qui peut les amener entre autre à se retrouver la nuit aux alentours de la gare, et, ainsi, ne plus se sentir tout à fait en sécurité, voire à remarquer, pour ceux qui n'ont pas entièrement eu l'esprit renfermé par "l'ouverture d'esprit" gauchiste, que ce problème est lié aux réquerants d'asile comme l'UDC le souligne et comme la gauche le nie, puisque, ma foi, bien qu'à ces heures-là le jeune risque de croiser beaucoup de monde, peu, pour ne pas dire aucun, ne font partie des suisses-blancs-chrétiens-francophones (je cherche une traduction locale de "WASP"). Le candide jeune pourra presque en venir à se demander, comment se fait-il que tant de gens soient éveillés la nuit, ne travaillent-ils donc pas ? Mais, s'ils ne travaillent pas, d'où peut donc bien leur venir leur argent ? Heureusement pour le politically correct, le jeune se rendra rarement compte que cet argent vient fort probablement de la poche de ses parents, lesquels, eux, travaillent.
Bref, dire donc que "les étudiants" sont contre l'UDC, en plus d'être une abstraction collectiviste dénuée de sens, se révèle faux. Qu'en est-il des femmes, qui devraient, selon "certainEs" toutes se sentir révoltées, outrées, scandalisées, de ne plus avoir qu'une seule "représentante" au Conseil fédéral ?
Par exemple, lu aujourd'hui sur le télétexte de la TSR : "CF trop masculin, manifestation "des femmes" samedi à Berne.... "les femmes" indignées"... une trentaine d'organisations féministes, syndicalistes et gauchistes participent à la manif.
Le plus inquiétant est que j'ai pu entendre même des femmes de l'UDC sombrer dans cette identification collectiviste. Pourquoi donc les intérêts et points de vue d'une femme A seraient-ils mieux défendus par une femme B plutôt que par un homme C ? Parce qu'en tant que femme, elle va mieux déféndre les intérêts des femmes ?Lesquels ? Selon la même logique, un blanc devrait défendre les intérêts spécifiques des blancs (lesquels, encore une fois), et un noir les intérêts des noirs. Toujours selon la même logique, le Conseil Fédéral est également censé être représentatif des différentes régions du pays, comme si Genève par exemple avait des intérêts spécifiques qui devaient être défendus par un genevois. La question que je viens à ma poser est, puisque "Genève" a des intérêts si clairs, et que tout genevois ne peut faire que les défendre de par son identité genevoise, pourquoi donc Genève s'embarasse-t-elle d'élections, puisque toute la population genevoise ne peut qu'être d'accord ?
Toujours selon la même logique, en tant que jeune-blanc-homme-genevois, je devrais me sentir "mieux représenté" par un jeune-blanc-homme-genevois barbu socialiste plutôt que par une vieille-femme-noire-appenzelloise libérale ? Pourtant, je choisirais clairement la seconde au premier. Pourquoi ? Parce que, quoi qu'en disent les collectivistes, la politique n'est pas une question de "représentation" ou d'identité nationale-cantonale-selon le sexe-selon l'âge, mais une question d'idées. Si le jeune-blanc-homme-genevois barbu socialiste augmente les impôts, les jeunes-blancs-hommes-genevois en pâtiront autant que les vieilles-femmes-noires-appenzelloises. Au contraire, si la vieille-femme-noire-appenzelloise libérale baisse les impôts, les jeunes-blancs-hommes-genevois en profiteront autant que les vieilles-femmes-noires-appenzelloises.
Par ailleurs, il est aussi étrange de voir que ceux qui traitent l'UDC de "nationaliste", ou lui reprochent de vouloir -selon eux- dresser un groupe contre un autre (les "suisses" contre les "étrangers", les vieux contre les jeunes, les hommes contre les femmes etc), sont justement ceux qui raisonnent en termes de vieux contre jeunes, suisses contre étrangers, hommes contre femmes, comme toutes ces féministes qui ne supportent pas de ne pas être "représentées" par des femmes au conseil fédéral.
Le fait de constater une réalité statistique sur un groupe, par exemple de constater qu'il y a deux fois plus de crimes commis par des étrangers que par des suisses, ou qu'un groupe de la population tel que les profs ou les jeunes aura, sociologiquement, telle ou telle tendance, ne me pose pas de problème, pas plus que de constater qu'il ya plus de crimes commis par des hommes que par des femmes, par des jeunes que par des vieux, contrairement, étrangement, aux collectivistes, qui ne supportent pas que quelqu'un dise qu'il y a deux fois plus de crimes commis par des étrangers que par des suisses, comme si en niant la réalité ils allaient la faire disparaître, sans même tenter de la comprendre : en regardant les statistiques de plus près, on observe que cette différence n'est pas due aux étrangers qui travaillent en suisse, mais aux réquerants d'asile et aux touristes du crime, entre autres les bandes de racailles venant des banlieues françaises. Mais justement, d'où peut-être le silence de la gauche sur ces statistiques, ces détails ne font que donner raison à l'UDC, laquelle, dans sa majorité, ne s'oppose pas aux étrangers en général (contrairement à ce que la propagande gauchiste prétend, l'UDC était par exemple, dans sa majorité, opposée à l'initative des 18%, qui visait à limiter le nombre d'étrangers en suisse à 18%), mais justement pointe sur ces deux problèmes : les abus dans le droit d'asile, que l'UDC souligne depuis des années, et le contrôle des frontières, qu'elle souhaite également voir renforcé, et s'oppose d'ailleurs à toute abolition des frontières pour les personnes, que ce soit l'UE ou les accords de Schengen... (l'UDC était par contre favorable aux accords bilatéraux, qui permettent la libre-circulation des personnes, mais ne suppriment pas les contrôles aux frontières).
Ce qui me pose problème, par contre, c'est de faire un jugement a priori définitif sur un individu selon son groupe, par exemple, de considérer un étranger-jeune-mâle comme un criminel même s'il ne l'est pas, et ça, par contre, ça ne dérange plus les collectivistes : je peux tout à fait concevoir qu'une femme a plus de probabilités d'être féministe qu'un homme, et que donc une féministe va logiquement préférer un gouvernement composé de femmes, et donc qui sera probablement plus féministe. Par contre, là où cela devient incompréhensible du point de vue rationnel, et ne s'explique plus que par de l'identification collectiviste, c'est lorsque les féministes préférent une femme féministe à un homme féministe (sisi, au PS il y en a), lorsqu'elles préférent une femme non-féministe à un homme non-féministe, mais surtout, comble de l'absurde, et c'est bien comme ça que s'expriment les réactions actuelles des féministes, lorsqu'elles préférent une femme non-féministe (par exemple une femme de droite), à un homme féministe (par exemple un homme de gauche). Imaginez le tollé que cela ferait, si par exemple un non-juif disait "oh, mais il y a une juive au Conseil Fédéral, c'est injuste, les juifs ne sont pas 1/7 de la population, les gentils sont sous-représentés!" (je ne sais pas si il ya ou non des juifs dans l'actuel Conseil fédéral et à vrai dire je m'en contrefiche, mais avant qu'elle démisionne il y avait effectivement une certaine Mme Dreyfuss au Conseil fédéral). Pourtant, c'est exactement le même raisonnement collectiviste que pratiquent aujourd'hui impunément les socialo-féministes, et qui, j'en ai malheureusement l'impression, infecte bon nombre de femmes même non-féministes.
UPDATE 21.12.2003
Dans un commentaire sur la Page Libérale, Faré clarifie la distinction que j'ai fait entre "constater une réalité statistique sur un groupe" et "faire un jugement a priori définitif sur un individu selon son groupe" :
Il y a une différence entre étudier des catégories telles qu'elles sont, qu'elles permettent une description pertinente (ou non) de la réalité, d'une part, et d'autre part, poser une catégorie comme une entité "en soi", possédant une vie propre, et telle qu'il faille forcer la réalité à se conformer à l'idée que l'on se fait a priori de ces catégories. La première approche est l'approche libertaire, la seconde est l'approche autoritaire. Dans l'une les catégories sont descriptives, dans l'autre elles sont normatives.
UPDATE 25.12.2003
voir aussi délire
multiculturel
10.11.2003
Christoph Blocher a gagné
son pari et est élu conseiller fédéral, ainsi que
Hans Rudolf Merz. La nouvelle composition est donc 2 UDC (Christoph Blocher,
Samuel Schmid), 2 PRD (Pascal Couchepin, Hans Rudolf Merz), 2 PS (Moritz
Leuenberger, Micheline Calmy-Rey), et un PDC (Joseph Deiss). La PDC Ruth
Metzler, activement anti-armes, responsable du très liberticide
projet de révision de la loi sur les armes s'en va, et arrivent
deux pro-armes, Blocher et Merz. J'ai déjà
parlé de Christoph Blocher, libéral-conservateur anti-ONU
anti-UE. Quant à Hans Rudolf Merz, il fait partie de l'aile droite
du PRD, très proche de l'UDC, apparamment économiquement
libéral et eurosceptique. Le nouveau conseil fédéral
suisse est donc nettement plus à droite qu'avant, reste à
voir à quel point les nouveaux conseillers fédéraux
seront corrompus par le pouvoir et à quel point ils tiendront leurs
promesses.
14.09.2002
Etes-vous favorable à l'entrée de Ch.
Blocher au Conseil fédéral ?
Oui 50.89% Non 44.09% Sans opinion 4.53%
Total des votes : 1016
sondage
de dimanche.ch, 01.09.02
Par Turion, sous Suisse, Politique suisse: votes, Partis politiques, le 2003-12-21