Brouillamini au CF
Or donc Pascal Couchepin déclara que « l’attitude de Christoph Blocher est dangereuse pour notre démocratie » (PRD), piteuse attaque promptement soutenue par Reto La Nausée1, Bender (qui tenta de nous vendre l'abstrus concept de « démocratie plébéienne »2 ), Calamity Rey et les jocrisses habituelles. Joseph Deiss, pour sa part, s'est senti obligé, présidence oblige, de calmer le jeu, avant de repartir en jérémiades contre une UDC qui freine la croissance
.
Quoi d'étonnant venant de ces partis-là, le grotesque PDC (qui, quand il ne traîne pas avec Attac, tient beaucoup à ses socialistes3) et l'insipide PRD ?
Force est de constater que l'UDC, visiblement remise de la bévue de la double nationalité, a cette fois-ci usé d'une stratégie plus réfléchie : d'une part, Blocher se montre dans un premier temps digne de l'attitude qu'on pourrait attendre d'un conseiller fédéral, restant fort poli, même pas atteint par les turpitudes de Couchepin, avant de riposter, mais toujours dans des termes moins agressifs que ceux de Couchepin (Blocher parle de contester, Couchepin de danger) :
Pour Blocher, c'est Couchepin qui conteste la démocratie
(TSR)
D'autre part, Christoph Mörgeli, qui, lui, n'est pas Conseiller fédéral, peut se permettre une magistrale réplique4 :
Dans l'Argauer Zeitung, Christoph Mörgeli avait retourné la critique de Pascal Couchepin en affirmant que les pensées du conseiller fédéral radical « rappellent fatalement son prédécesseur radical Pilet-Golaz qui avait épousé en 1940 les thèses totalitaires de l'époque et avait appelé le peuple suisse à considérer « le gouvernement comme un guide sûr et dévoué, qui ne doit pas toujours expliquer, commenter et justifier ses décisions ». (Le Matin)
Le tout parachevé par quelques contre-attaques latérales : une petite question du groupe UDC, débarquement de l'ASIN et toujours des communiqués de presse de Ueli.
Le fond du débat est très clair, et encore une fois, met clairement en évidence la vilenie du PRD et du PDC : il voient qu'ils ont besoin de l'appareil de propagande de l'État pour arriver à leurs fins, et s'opposent donc au simple bon sens qui voudrait que le CF se contente d'exécuter les lois, et non de dire au peuple quoi penser.5
- Nous n'aborderons pas ici les triviales guéguerres intercentristes, puisqu'elles semblent oubliées le temps de critiquer l'UDC.
- Une recherche sur ce terme nous donne 8 résultats, dont le premier, comme par hasard, vient aussi d'un certain Bender du PRD (pas le même apparamment), et les 7 autres de Trotsky, de sites troskistes ou d'études historico-matérialistes.
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Dépêche mystérieusement disparue du site de la TSR, remplacée par celle-là. La voici donc :
Le PDC ne veut pas gouverner sans le PS
ATS, le 8 octobre 2004 à 12:06
BERNE - Le PDC estime qu'il est hors de question d'avoir un gouvernement exclusivement bourgeois, sans les socialistes. "Nous ne nous rallions sûrement pas à cette idée", a du moins déclaré au "Blick" la présidente du PDC Doris Leuthard.
Pour elle, exclure la gauche - ou la droite - du pouvoir "serait la fin de notre démocratie". L'UDC, le PRD et le PDC ne sont par ailleurs pas d'accord sur les thèmes centraux, explique Doris Leuthard. Il ne serait donc pas possible d'établir un programme commun. "Et une chose est certaine : nous n'apprécierons jamais le style de l'UDC", ajoute la présidente du PDC.
Selon Doris Leuthard, Pascal Couchepin a "parfaitement raison" de parler de danger pour la démocratie. Pour elle, l'UDC menace vraiment la démocratie et utilise Christoph Blocher comme un ferment de discorde pour introduire au gouvernement sa politique d'opposition.
Contrairement au président du PRD Rolf Schweiger, la présidente du PDC ne croit plus que Christoph Blocher et l'UDC se plieront à la concordance. Il est vrai que le ministre de la Justice a prêté le serment de la collégialité, "mais il ne le respecte pas et son parti remet le système en question".
Sur le rôle du PRD, Doris Leuthard demande au président des radicaux de se distancer clairement de l'UDC. Pour elle, les deux conseillers fédéraux radicaux doivent prendre de plus grandes responsabilités, à l'exemple de Kaspar Villiger. "C'était un médiateur qui savait que le pays ne fonctionne que si l'on prend au sérieux les minorités, les différentes cultures, la ville et la campagne", explique-t-elle.
Mais le fait est que les conseillers fédéraux ont été élus pour quatre ans, sans conditions. "Je ne peux que lancer un appel : arrêtez cette comédie! Remplissez votre mission! Les conséquences ne se révéleront que lors des élections de 2007."
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Blocher y avait déjà été du tac au tac en réponse à ce genre d'attaques avec son excellent La liberté plutôt que le socialisme.
- D'ailleurs, comment quiconque sensé peut-il se fier d'une quelconque façon à l'avis du Conseil fédéral en tant que tel pour se faire une opinion ? Mais ça c'est un autre problème.
Par Turion, sous Suisse, Partis politiques, le 2004-08-09