Foutage de gueule
Une troisième proposition de réexamen a conduit à un nouvel examen d'un article controversé de la loi sur les armes. Il s'agit de l'art. 8, al. 1bis, qui règle la question des motifs d'acquisition d'une arme à feu. Par 12 voix contre 8, et 2 abstentions, la commission a décidé de revenir à sa décision initiale en se ralliant à la proposition de la Commission de politique extérieure du Conseil des États. Cette dernière prévoit qu'une motivation de l'acquisition ne doit pas être fournie dans tous les cas, mais uniquement lorsque la demande d'un permis d'acquisition d'armes est faite dans un but autre que le sport, la chasse ou une collection. (Parlement)
Outre le fait que devoir raconter sa vie sur une demande d’achat est une nécessité d'indiquer un motif, il convient de remarquer que si Schengen inclut une disposition réservant la vente d’armes à ceux « qui ont un motif valable », c’est très certainement pour que soient considérés comme motifs valables « parce que j'en ai envie » ou « parce que j'ai décidé de commencer une collection ». Toute autre interprétation que celle-ci, qui est ridicule, implique un changement de la loi Suisse et une restriction de la liberté de posséder des armes.
Les Schengenophiles se foutent de notre gueule : ils prétendent nous faire gober Schengen en nous promettant ce genre d'interpétation branlante des textes de loi, or il est évident que les directives de Schengen ne vont pas changer de sitôt, par contre une interprétation peut changer très vite! D’autant plus, bien entendu, que l'UE risque fort logiquement de faire pression sur la Suisse pour qu'elle applique les directives comme elles doivent l’être. Bref, le scénario d’avenir est limpidement prévisible : une fois que tout le monde se sera mis à mettre « parce que j’ai décidé de commencer une collection » sur les demandes d’achat d’arme, d'ici un an ou deux, l'UE se plaindra des « abus », ou le CF prendra un crime commis avec une arme ainsi acquise comme prétexte, et l’interprétation logique reprendra le dessus.