J'ai de la peine à comprendre comment un manque à gagner de 25 millions peut devenir une perte de 135 millions. Les maths et la compta, ça doit pas être leur fort. On part donc d'un chiffre fantaisiste de 25 millions, qui comme d'habitude suppose que tous ceux qui téléchargent de la musique lorsqu'elle est gratuite, iraient, s'ils ne pouvaient pas la télécharger, acheter tout ce qu'ils auraient téléchargé, et ce, quelque soit ce prix. Ils ne brillent pas non plus par leur connaissance de l'économie, offre, demande, contrainte budgétaire, rien à foutre. Ce qu'il faut, c'est des arguments chocs. Surtout, c'est toujours très facile de raconter n'importe quoi sur un groupe accusé d'illégalité et qui aura donc bien de la peien à se défendre ouvertement. Et, en démocratie, qui aura le plus de facilité d'accès au pouvoir politique : un lobby d'intérêts particuliers bien organisé, ou une masse de consommateurs plus ou moins anonymes ?

- Depuis l'an 2000, les recettes ont chuté de 32%. Ce qui a conduit à la suppression de 600 emplois (compositeurs, musiciens, interprètes, techniciens et commerçants) durant les trois dernières années.

- Les commerces spécialisés sont particulièrement menacés. En tout, quelque 30'000 personnes travaillent dans l'industrie musicale en Suisse.

Mensonges habituels de cette engeance-là. On a l'habitude maintenant.

- Le piratage porte aussi atteinte à la diversité de l'offre musicale car les commerces se concentrent sur la musique qui se vend rapidement.

Quelqu'un voit-il la logique de cet argument ? Moi pas.

Des campagnes d'information ciblées seront lancées dans les écoles dès l'an prochain. Les parents sont aussi appelés à enseigner à leur enfants que le téléchargement de copies illégales correspond à du vol. (TSR)

L'IFPI décide désormais des programmes scolaires, et c'est elle qui décide ce qui est du vol et ce qui ne l'est pas, et bien sûr les enfants devront être endoctrinés pour penser comme elle. Sympathique organisation non ?

Poursuivons.

La loi actuelle ne permet pas à l'IFPI de poursuivre ceux qui téléchargent de la musique. « Mais nous estimons que nous en avons le droit, poursuit Parisima Vez. Si la chanson provient d'une source illégale, elle doit elle-même être considérée comme illégale.

C'est génial! L'IFPI décide elle-même ce qu'elle a le "droit" de faire! Fabuleux non ? Mes lecteurs savent que je ne suis pas un grand fan des lois, mais voir LA bande qui chiale le plus contre le "partage illégal de musique" avouer qu'elle n'en a rien a foutre des lois dès qu'elles vont pas dans son sens, c'est quand même fort.

Rappellons également les taxes sur les CDS vierges, qu'ils aimeraient bien étendre aux ipods d'ailleurs. Taxes dont la justification devient soudain bien mystérieuse, si le téléchargement privé devient illégal, déjà que ces taxes avait le défaut sans doute mineur pour ceux qui s'en servaient pour extorquer du fric (faut-il leur expliquer, à eux, ce qui est du vol ?) de viser sans discrimination tout les CDs et DVDs, alors qu'ils peuvent être destinés à de nombreux autres usages ?

Les paiements de dommages et intérêts demandés se situent entre 3000 et 10'000 francs.

Double escroquerie! D'une part, il n'est pas possible de payer des dommages et intérêts quand il n'y a pas de preuve qu'un dommage a été causé. Présomption d'innoncence : rien ne prouve que l'utilisateur qui a des chansons téléchargées en aurait acheté ne serait-ce qu'une seule. Et même si c'était le cas, cela ne veut pas encore dire qu'il y ait un dommage : il faudrait aussi qu'il y ait violation de droits de propriété. D'autre part, si l'utilisateur n'avait pas téléchargé ces chansons, en admettant qu'il les aurait obtenu autrement, il les aurait peut-être achetées en ligne : voilà le montant maximum qui pourrait être exigé si les deux premières conditions étaient remplies : 60$ par an pour un accès à des milliers de chansons! Mais il aurait pu aussi les obtenir totalement légalement en enregistrant des radios en ligne. Manque à gagner pour l'industrie du disque : 0 $. Donc, l'industrie du disque prétend réclamer des dommages et intérêts dans un cas où il n'y a pas de dommage prouvé, contre des gens qui n'ont pas violé la loi, et qui plus est prétend exiger des milliers de francs alors que le manque à gagner, en admettant qu'il y en ait un, serait nul quand même. Et c'est ces gens là qui prétendent avoir quelque chose à expliquer aux gosses à propos de droit...

Nous nous sommes trompés. Nous croyions que les internautes suisses étaient respectueux du droit de la propriété privée. (Le Temps)

Ils le sont. C'est vous qui ne l'êtes pas.