Malgré son grand âge, notre pays n'a pas pris une ride. L'idée d'une Suisse libre est en effet intemporelle. Et il s'agit non seulement d'une idée, mais aussi d'une réalité que l'on ne célébrera jamais assez.

Le 1er août est important. Surtout pour nous, les politiciens, afin que nous nous souvenions, au moins une fois par année, de l'histoire de notre pays et de son long et dur combat pour la liberté.

En août 1291, les habitants de trois petites vallées — Uri, Schwyz et Unterwald — ont conclu un pacte, parce qu'ils n'entendaient pas se plier plus longtemps à l'arbitraire d'un maître étranger, qu'ils étaient exploités et qu'ils voulaient à nouveau être libres, comme leurs pères.

Nous, les politiciens, devrions songer à cela lorsque nous sommes tentés de faire passer les intérêts de l'Etat avant ceux de ses citoyens.

La liberté — que ce soit en 1291, en 1804, ou de nos jours — n'est jamais acquise, il faut la reconquérir sans cesse.

L'esprit de rébellion est au cœur du combat pour la liberté. En fait, Guillaume Tell est un être apolitique et non un révolutionnaire qui veut imposer au monde une certaine idéologie. Il aimerait qu'on le laisse tranquille et aller où bon lui semble, ainsi qu'il le concède à tous les autres.

L'Etat ne doit pas se comporter comme un instituteur, qui dicte aux gens, comme à des gamins, ce qu'ils ont à faire et les plaisirs auxquels ils peuvent aspirer, qui contrôle leurs pensées, les traîne en justice pour leurs opinions, prélève cinquante pour cent de leurs revenus privés sous forme d'impôts, criminalise le tir sportif, interdit la fumée, limite la publicité, érige la procréation en thème politique, étatise l'éducation, impose le transfert de la route au rail, délègue les droits populaires à des autorités, soustrait la santé publique aux lois du marché, intervient sans y être invité dans des conflits étrangers, qui, en bref, restreint la liberté de ses citoyens à un point tel qu'ils se sentent prisonniers d'une camisole de force.

Le reste est de la même qualité, à lire en entier. Peut-on seulement songer à comparer les deux discours ? Et auquel des deux nos bien-aimés médias vont-ils faire le plus de place, croyez-vous ?